Jeudi 10 mars 2022 en deuxième partie de soirée après la conférence de Gilles Vervish, un film de Sylvain Estibal , « le Cochon de Gaza »
Synopsis
Ce film tragi-comique aborde le conflit israélo-palestinien avec humour et dérision. Jaafar est tiraillé entre sa foi musulmane, son envie d’améliorer la vie de son épouse, payer ses dettes et la réalité de ce conflit, il décide d’entreprendre avec son cochon un commerce des plus insolites avec une jeune colon russo-israélienne. En effet Yelena élève des cochons et n’ayant plus de cochon mâle, demande à Jaafar de lui apporter la semence de son cochon. Cependant ses coreligionnaires découvrent ce qu’il a fait et on lui donne à choisir entre mourir en traître ou mourir en martyr.
le cochon de Gaza
de
Sylvain ESTIBAL
2011 durée 1h48

Comment est née l’idée de faire ce film?
Entretien avec SYLVAIN ESTIBAL le RÉALISATEUR
Elle est comme tombée du ciel. Elle est née du télescopage de différentes anecdotes et de souvenirs diffus… J’habite à Montevideo, en Uruguay, et à certaines périodes de l’année, dans le port, on peut voir partir des bateaux gigantesques qui s’en vont traverser l’Atlantique, chargés de milliers de moutons, pour les fêtes de l’Aïd. Ces chargements sont spectaculaires, ils
répandent une forte odeur dans la ville et ils font aussi
partir l’imagination. Un jour, je me suis surpris à imaginer des cochons à la place des moutons, ça m’a amusé
et cette idée est restée en suspens. Parallèlement à cela, au cours d’une conversation, un ami photographe israélien m’a raconté qu’il connaissait des Juifs qui élevaient des cochons sur des estrades, car ces animaux ne devaient pas toucher le sol d’Israël. J’ai trouvé ça aussi ingénieux qu’absurde et là aussi,
j’ai mis cette idée de côté. Enfin, en 2004, j’ai réalisé un travail photographique à Hébron, en Cisjordanie, qui, lui aussi, m’a marqué. J’ai confié des appareils photo à deux familles, une palestinienne l’autre israélienne, vivant de chaque côté d’un
grillage, à quelques mètres, et je leur ai demandé de
photographier leur vie quotidienne. Aucune d’entre elles
ne savait que de l’autre côté du grillage, le même scénario s’opérait. Au bout d’un an, j’ai montré les photos de chaque camp au camp opposé et recueilli leurs commentaires. Ils ont découvert l’intimité de leurs voisins, vu combien leurs vies étaient similaires, et, ce faisant, je crois qu’une certaine représentation mentale qu’ils se faisaient de leurs ennemis s’est trouvée modifiée. L’«autre» s’est trouvé malgré eux humanisé. J’ai exposé ce travail à Tel Aviv, nous y avons fait venir les deux
familles qui se sont rencontrées et l’impact a été très fort sur nous tous. Ce travail a aussi été présenté au Festival de photojournaliste Visa pour l’image et au Festival de Bayeux des correspondants de guerre. Alors voilà, je pense que ce sont toutes ces expériences et sûrement d’autres encore, qui ont fait naître inconsciemment le scénario du COCHON DE GAZA.

Tarif
La soirée : conférence + film 6€
Réservation recommandée au cinéma